
vous ne savez peut-être pas vraiment quel thérapeute choisir en fonction de votre pathologie et/ou votre demande. Alors voilà un petit guide.
Je vous ai fait un petit topo des principaux psychothérapeutes à la fin de l’article si cela vous intéresse. En résumé les « vrais » psychothérapeutes sont les psychologues et les psychiatres. Chacune de ces professions peuvent se spécialiser en passant des Diplôme Universitaire (de 1 à 3 ans). Un psychologue peut être Docteur (en sciences) ce qui fait passer sa formation à 9 ans. Habituellement leur activité principale est l’enseignement et la recherche. La principale différence entre les deux c’est que le psychiatre est médecin, il a une approche plus médicale du trouble et utilise principalement la pharmacopée comme moyen de traitement. Le psychologue n’est pas médecin, dans certains cas, il travail en collaboration avec le médecin-psychiatre et assure la prise en charge psychologique. Les autres psychothérapeutes seront plus spécifiques. Par exemple l’EMDR sera indiqué dans le cas de traumatisme, la sophrologie pour apprendre des techniques de relaxation etc. Certains psychologues sont spécialisés en systémique (pour les problèmes familiaux), dans l’enfance ou la personne âgée…
En général, un peu comme en médecine classique, on commence par le psychologue qui va orienter le patient vers l’approche qui sera la plus adaptée à sa demande. En « psychologie générale » et/ou pour un problème spécifique le psychologue TCC sera la première intention. Si le problème a une forte composante somatique (physique) alors le médecin-psychiatre sera plus indiqué. Dans le cadre de coaching, de développement personnel on orientera plutôt vers des spécialistes de la PNL, l’AT par exemple ou des « coach de vie » bien que les « coachs » ne soient pas des professionnels de la santé mentale. Par précaution veillez à ce que le professionnel de santé que vous allez voir dispose d’un numéro ADELI (cela signifie que la personne a fait des études dans le secteur de la santé).
Je vous encourage à être très vigilant. J’ai vu des patients souffrant de phobies d’impulsions ou de TOC avoir suivi des pseudo-thérapeutes qui n’ont pas su faire de diagnostic et ont aggravé l’état de santé mentale du patient en le poussant au bord de la dépression, voir du suicide. Dans d’autres cas, le patient a vu sa maladie s’aggraver au fil des ans et a souffert inutilement parce qu’un excentrique l’avait convaincu d’une sottise…
Formation obligatoire | Reconnaissance | |
Psychologue | 5 ans de psychologie (spécifique) + Stages tout au long du cursus. Diplôme d’état |
Diplôme d’état . Prise en charge partielle (mutuelle) |
Psychologue TCC (1) | Formation de base en psychologie (5 ans) Accréditation par l’AFTCC ou l’AFFORTHEC pour la Formation continue ou Diplôme universitaire (DU) sur 3 ans dans les 2 cas. |
Diplôme d’état . Prise en charge partielle (mutuelle) |
Psychiatre | 6ans de médecine 4ans d’internat (D.E.S. psychiatrie comprend 250h d’enseignement + 8 semestres de formation pratique) Diplôme d’état |
Diplôme d’état . Prise en charge Sécu |
Médecin généraliste | 6 ans de médecine 4 ans spécialité (non spécifique à la psychologie/psychiatrie) Diplôme d’état |
Diplôme d’état . Prise en charge Sécu |
Psychothérapeute | 300h + 6 mois de stage | Titre professionnel |
Sophrologue (PNL, AT, Hypnose) | ~300h + 12h de stage | Attestation de suivi de formation aucune prise en charge |
Kinésiologie, bio-énergie, corps conscient, thérapie transpersonnelle, voyance, EMDR (2) | 0h. | – aucune prise en charge |
Un Titre professionnel offre un minimum de sérieux en respectant les dispositions légales et réglementaires, les formations sanctionnées par des attestations de formation, en revanche, usurpent une certaine forme de reconnaissance publique.
(1) Les thérapies comportementales puis cognitives se sont d’abord développées dans les pays anglo-saxons et d’Europe du Nord, au début des années 1960. Elles ont diffusé ensuite dans l’ensemble des pays développés. Elles se sont implantées en France à partir du début des années 1970 grâce à des associations privées dont les deux principales sont l’AFTCC (Association française de thérapie comportementale et cognitive), fondée en 1972, et l’AFFORTHECC (Association francophone de formation et de recherche en thérapie comportementale et cognitive), fondée en 1994. Ces deux associations proposent une formation de base et une formation continue sous la forme d’ateliers et de congrès. En France, la formation aux thérapies cognitivo-comportementales (TCC) s’adresse aux psychiatres, aux médecins généralistes, aux psychologues. La formation est assurée en privé par l’AFTCC et l’AFFORTHECC et dans le service public par des Diplômes universitaires (DU).
(2)le titre EMDR n’est pas protégé, seul « praticien EMDR Europe » l’est. L’EMDR (thérapie de désensibilisation par les mouvements oculaires et le retraitement de l’information) repose sur un modèle théorique non validé. L’idée du modèle c’est que l’information à propos d’un évènement (traumatisme) est enregistrée de manière « éclatée », c’est-à-dire sans cohérence. Elle ne peut donc pas être intégrée par le patient qui a, du coup, un vécu dissocié de l’évènement. L’EMDR, au travers de stimulations bilatérales alternées (on frappe tantôt sur une épaule, tantôt sur l’autre) permettrait au cerveau de retraiter l’information en restaurant sa cohérence de sorte qu’elle puisse être intégrée et ceci grâce aux mouvements oculaires… L’EMDR n’a prouvé son efficacité que dans le cas de stress post-traumatique. Le rapport Inserm 2004 conclue d’ailleurs que « l’EMDR apparait finalement comme une simple variante des méthodes comportementales d’exposition » (p.191).
De nombreuses formations non réglementées
De nombreuses formations rattachées à la psychothérapie ne bénéficient pas d’un titre professionnel, c’est le cas par exemple pour :
- PNL
- AT
- Gestalt thérapie
- Sophrologie
- Hypnose
- Art thérapie
- L’aromathérapie
- La Kinésiologie
« Exercer la relation d’aide auprès d’un public fragile, vulnérable sans disposer d’un programme de formation validé scientifiquement peut être dangereux et critiquable. Certaines des professions ci-dessus n’étant pas protégées, certains praticiens peuvent être tentés de proposer un soin psychologique sans être titulaire d’un diplôme reconnu de psychologue ou de médecin. Le risque est alors bien réel pour les patients des « praticiens » qui pratiquent le décodage biologique, le Channeling, la Fasciathérapie, la guérison oculaire, les constellations familiales, le Reiki, la PNL, l’EMF Balancing Technique, le rebirthing ou le Kundalini Yoga... » (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, MIVILUDES 2007).
La psychanalyse : une spécificité
Tout le monde ou presque peut être psychanalyste, il n’y a pas de diplôme de psychanalyste. Traditionnellement en France, la psychanalyse est enseignée dans le cursus de psychologie clinique et pathologique. Cependant pour être psychanalyste, il suffit d’adhérer à une association agréée et avoir suivi une psychanalyse soi-même sans forcément être psychologue ou psychiatre.