Thérapie par exposition en réalité virtuelle

Le but des thérapies par exposition en réalité virtuelle est d’immerger le patient, de manière progressive face à l’objet de sa peur. Pour chacune des phobies traitées, plusieurs étapes d’exposition sont disponibles et peuvent se répéter autant de fois que nécessaire jusqu’à extinction de l’anxiété. Je me suis associé à la société C2Care qui ont développé en collaboration avec un comité scientifique et de nombreux centres hospitaliers universitaires un outil thérapeutique efficace, ludique et interactif.

Les phobies que l’on peut traiter par réalité virtuelle sont

  • l’agoraphobie (peur de prendre le métro, de conduire sur l’autoroute, le train, le cinéma, le supermarché etc.)
  • la peur de prendre l’avion
  • la phobie des animaux domestiques
  • la claustrophobie
  • l’émétophobie (le peur de vomir)
  • la peur des piqures

L’efficacité de la réalité virtuelle

L’efficacité de l’exposition en réalité virtuelle (in virtuo) dans les troubles anxieux a été démontrée dans la littérature par de nombreuses publications comme au moins aussi efficace que l’exposition en réalité (in vivo). Un premier rapport de cas d’acrophobie traité par réalité virtuelle a été publié dès 1995. Les premières études démontrant l’efficacité de la réalité virtuelle comme modalité d’exposition ont porté sur les phobies spécifiques : phobie de l’avion, acrophobie, phobie des araignées, claustrophobie et phobie de la conduite. Progressivement, son efficacité a été mise en évidence pour des troubles anxieux plus complexes tels que le trouble panique, l’agoraphobie, la phobie sociale et l’état de stress post-traumatique.

Avantages de la thérapie par réalité virtuelle

La RV facilité l’exposition, d’une part parce que l’on peut contrôler l’environnement et donc le niveau de difficulté de l’exercice et d’autre part parce que les cas d’exposition sont parfois difficiles à réaliser (comme par exemple la hauteur quand le cabinet du thérapeute est au rez-de-chaussée !). Il y a aussi un avantage financier car certaines situations ne peuvent pas être reproduite une infinité de fois (comme l’avion) et évidemment on peut gagner du temps (l’exposition se fait au cabinet et non plus dans la situation réelle qui peut être éloignée). Ensuite les expositions garantissent la confidentialité pour les patients qui réalisent leurs exercices dans l’intimité d’un cabinet plutôt qu’aux yeux et aux vues de tous (comme dans le métro par exemple).

La réalité virtuelle correspond à une définition bien précise reposant sur la notion d’interaction sensori-motrice avec l’environnement virtuel en trois dimensions. Dans cette condition, d’après de nombreuses publications dont des méta-analyses, la thérapie par réalité virtuelle est au moins aussi efficace que l’exposition en réalité dans le traitement des phobies simples, du trouble panique avec agoraphobie, de l’état de stress post-traumatique et de la phobie sociale

Références :

Marco J.H., Perpiñá C., Botella C.. Effectiveness of cognitive behavioral therapy supported by virtual reality in the treatment of body image in eating disorders : one year follow-up. Psychiatry Res 2013  ; 209 : 619-25.

Powers M.B., Emmelkamp P.M.G.. Virtual reality exposure therapy for anxiety disorders : A meta-analysis. J Anxiety Disord 2008  ; 22 : 561-9.

Opriş D., Pintea S., García-Palacios A., et al. Virtual reality exposure therapy in anxiety disorders : a quantitative meta-analysis. Depress Anxiety 2012  ; 29 : 85-93.

Côté S., Bouchard S.. Virtual Reality Exposure for phobias : a critical review. Journal of CyberTherapy and Rehabilitation 2008  ; 1 : 75-92.

Levy F., Leboucher P., Rautureau G., Jouvent R.. E-virtual reality exposure therapy in acrophobia : A pilot study. J Telemed Telecare 2016  ; 22 : 215-20.