Explication du Trouble panique (attaques de panique) avec ou sans agoraphobie (TPA)
Etape 1 : Evaluation
Votre thérapeute commencera par une évaluation de vos difficultés grace à des questionnaires et échelles de mesure qui permettent de mieux apprécier la sévérité de vos symptômes. Ces échelles vous permettent de bien observer vos symptômes et les facteurs qui semblent les influencer.
Etape 2 : Information
Si votre thérapeute vous a conseillé de lire ce guide c’est que vous souffrez vraisemblablement de TPA. Dans le traitement de ce type de trouble, les études cliniques démontrent que la réponse à la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est très bonne (75 à 90% d’amélioration notable).
Dans le but de vous permettre de mieux comprendre le TPA, nous aborderons les sujets suivants :
- L’anxiété en tant qu’émotion normale
- L’anxiété excessive
- L’attaque de panique
- Le trouble panique avec ou sans agoraphobie (TPA)
- Le modèle cognitivo-comportemental du TPA
L’anxiété en tant qu’émotion normale : L’anxiété est une émotion que l’on ressent lorsqu’on interprète qu’un danger nous menace. Il est normal et utile de ressentir de l’anxiété dans ces situations. Elle permet de nous préparer à réagir au danger soit en fuyant ou en se défendant. Pour préparer notre corps, l’anxiété va généralement activer le système nerveux autonome sympathique qui va accélérer notre rythme cardiaque, élever légèrement notre tension artérielle, accélérer notre rythme respiratoire, tendre nos muscles, ralentir notre système digestif, etc.
L’anxiété excessive : Lorsqu’elle devient trop fréquente, trop prolongée ou trop intense,
l’anxiété peut nuire à notre fonctionnement ou engendrer une grande souffrance. Il arrive à tout le monde de ressentir de l’anxiété de façon un peu excessive à l’occasion. Cependant, lorsque cela se répète l’impact peut devenir significatif et on parlera alors d’un véritable problème de santé. L’anxiété excessive peut être provoquée par plusieurs problèmes de santé comme certaines affections médicales, les problèmes de consommation d’alcool, de drogue ou certains médicaments, des difficultés d’adaptation, une dépression, un trouble anxieux ou autre. Il existe plusieurs troubles anxieux : le TPA, le trouble anxiété sociale, l’état de stress post-traumatique, le trouble anxiété généralisée, le trouble obsessionnel compulsif, les phobies spécifiques…
L’attaque de panique
Notre cerveau est équipé d’un système d’alarme qui s’active en cas de danger grave et imminent. Le système nerveux autonome sympathique sera alors activé de façon majeure ce qui engendrera plusieurs symptômes physiques et psychologiques intenses qui favorisent la survie en préparant l’individu à se défendre ou à fuir. Lorsque ce système d’alarme se déclenche en l’absence d’un danger grave et immédiat, l’apparition rapide et délimitée dans le temps de ces symptômes se nomme une attaque de panique.
L’attaque de panique se définit comme suit :
Une période bien délimitée de crainte et de malaise intenses dans laquelle au minimum quatre des symptômes suivants sont survenus de façon brutale et ont atteint leur point culminant en moins de quelques minutes :
1. Palpitations, battements de cœur ou accélération du rythme cardiaque.
2. Transpiration.
3. Tremblements ou secousses musculaires.
4. Sensation de « souffle coupé » ou impression d’étouffement.
5. Sensation d’étranglement.
6. Douleur ou gêne thoraciques.
7. Nausées ou gêne abdominales.
8. Sensation de vertige, d’instabilité, de tête vide ou impression d’évanouissement.
9. Déréalisation (sentiment d’irréalité) ou dépersonnalisation (être détaché de soi).
10. Peur de perdre le contrôle de soi ou de devenir fou.
11. Peur de mourir.
12. Paresthésies (sensation d’engourdissements ou de picotements).
13. Frissons ou bouffées de chaleur.
Le trouble panique avec ou sans agoraphobie (TPA)
Des attaques de paniques peuvent être provoquées par des facteurs divers. Par exemple, une personne qui souffre d’une phobie des chiens pourrait bien présenter une attaque de panique lorsqu’elle doit faire face à un chien. Si les attaques de paniques ne surviennent que dans ce type de situations, il ne s’agit pas d’un trouble panique. Ce qui est caractéristique du trouble panique, c’est que le signal d’alarme se déclenche parfois de façon inattendue et spontanée. Dans la plupart des cas, les personnes qui souffrent de telles attaques de manière répétée sans comprendre ce qui leur arrive, développent une peur persistante de les voir se reproduire. Elles vont souvent craindre de retourner dans les endroits où ces malaises sont apparus.
Comprendre le trouble panique (TPA)
Les facteurs prédisposants
Il en existe trois :
- La vulnérabilité biologique, il s’agit d’une vulnérabilité héréditaire qui rend la personne plus sujette à déclencher une réaction physiologique d’alarme. Le TPA n’est pas une maladie purement génétique mais le risque d’en souffrir est plus grand lorsque des membres de la famille en sont atteints.
- Les influences environnement : l’éducation, les expériences vécues, parents surprotecteurs etc. Cela varie beaucoup d’une personne à l’autre.
- Les facteurs psychologiques : les interprétations catastrophiques et l’appréhension jouent un rôle important.
Les facteurs précipitants
En général le TPA surgit la première fois dans un contexte de stress aigus (décès, accident, pathologie organique, maladie chronique etc.). L’âge est aussi un facteur important. Sans que l’on sache pourquoi, le TPA a tendance à débuter dans la vingtaine ou au début de la trentaine.
L’attaque de panique se manifeste par une série de symptômes qui se regroupent en 5 catégories :
Tous ces symptômes ne sont pas nécessairement présents mais on retrouve toujours au moins une partie d’entre eux.
En réalité, l'attaque de panique est une réaction physiologique d'alarme qui serait adaptée en présence d'un danger grave et imminent. En effet, si votre vie est menacée, vous aurez une réaction vous préparant à vous défendre ou à fuir «fight or flight». Pour ce faire, vos muscles doivent être tendus, plus de sang doit leur être dirigé d'où l'accélération du rythme cardiaque ; plus d'oxygène doit être disponible d'où la sensation d'étouffement qui augmente rythme respiratoire; les contractions musculaires au niveau de l'abdomen et au niveau thoracique augmentent aussi cette sensation d'étouffement; le système digestif est mis au ralenti d'où la sécheresse de la bouche; l'excédent de chaleur émis par les muscles doit être évacué d'où les sueurs, chaleurs et frissons. Ultimement, si aucune issue ne semble possible, on passe à la troisième étape de la réaction au cours de laquelle la personne a l’impression d’approcher de l'évanouissement (fight, flight or faint). Elle ressentira alors des étourdissements, des faiblesses dans les jambes et un sentiment d'irréalité. Notons qu'une attaque de panique ne provoque à peu près jamais de perte de conscience. Tout au plus, ceux qui en souffrent se sentent si faibles qu'ils doivent s'asseoir ou s'étendre, mais ils ont le temps de prendre les mesures nécessaires pour le faire sans se blesser, et ce, même s'ils conduisent une automobile.
Ce qui est anormal n’est donc pas tant la réaction physiologique comme telle, mais le fait qu’elle survienne de façon spontanée ou inappropriée à la situation.
Cette consommation accrue d’oxygène et cette expulsion accrue du CO2 seraient adaptées à une situation où le sujet doit faire une activité physique violente. Dans le cas d’attaque de panique, cela n’est généralement pas le cas et des manifestations d’hyperventilation peuvent s’ensuivre accentuant la symptomatologie et provoquant davantage d’inquiétude chez le sujet.
Les facteurs entretenants
L’interprétation que la personne fera de ces symptômes deviendra alors un facteur perpétuant important et pourra faire la différence entre une réaction d’alarme qui se résorbe rapidement et une véritable attaque de panique sévère qui s’étend sur de 15 à 60 minutes.
Parfois l’anxiété est si forte au moment d’une attaque de panique que la personne fuit la situation dans laquelle elle est survenue parce que cette situation est jugée comme responsable. Mais il est aussi possible que la situation dans laquelle survienne l’attaque de panique ne permettent pas de partir rapidement dans ce cas la personne va éviter toutes les situations d’où il pourrait être difficile de s’échapper (on parle alors d’agoraphobie). Ces situations sont en général les salles de concert, de cinéma, les ascenseurs et très souvent aussi la voiture, en particulier la conduite sur l’autoroute.
Etape 3 : La thérapie
La thérapie cognitivo-comportementale dure une dizaine de séances au cours desquelles il est indispensable de faire l’inventaire et l’observation des attaques de panique, de la restructuration cognitive (modifier les cognitions alarmistes) et de l’exposition en réalité virtuelle si les attaques de panique surviennent d’un évènement « extérieur » ou de l’exposition aux sensations physiques si les attaques de panique sont spontanées.
Document, rédigé et illustré par Thierry Merle.
Outils de traitement pour le trouble panique :